L’histoire d’Anjou est celle d’une partie de la région roussillonnaise.
Il n’a pas été trouvé à Anjou de vestiges précédant la motte castrale et la tour du château, tels que ceux d’Agnin (vestiges gallo-romains de Golat) ou de Bougé-Chambalud (trésor monétaire gaulois).
Par sa situation privilégiée d’observation et de défense, Anjou est devenu chef-lieu d’un « mandement » (une seigneurie) qui, avec le bourg d’Anjou, comprenait aussi les villages d’Agnin , Bougé , Chambalud et Sonnay.
Après, peut-être, des seigneurs indépendants, les seigneurs d’Anjou, issus de la famille des Roussillon forment la branche des Roussillon-Anjou.
Un personnage d’Anjou se distingua particulièrement au cours du procès des tailles qui opposa le Tiers-Etat aux ordres privilégiés : Claude Brosse. Châtelain d’Anjou, il fut syndic des communautés villageoises du Dauphiné et obtint, en 1639, un décret royal permettant une plus juste répartition de cet impôt.
D’autres personnages se signalèrent également: Raimon d’Anjou, troubadour des bonnes manières , Aymar de Roussillon-Anjou, chevalier turbulent, Melchior Mitte de Chevrières , ambassadeur de Louis XIII, et quelques autres tel Humbert Golat de la Garenne, poète dauphinois.
La Révolution fut, comme partout en France, une période troublée (1) avant que furent créées vers 1801 les communes d’Anjou, Agnin, Bougé-Chambalud et Sonnay, issues de l’ancien mandement et comté.
Le 19e siècle voit émerger à Anjou quelques familles aisées, s’appuyant sur l’industrie, le commerce ou le droit. Elles construisent de grosses maisons ou « châteaux » avec de grands parcs, qui sont aujourd’hui une des caractéristiques du site d’Anjou… : Ce sont les châteaux dits de Bectoz, Jourdan, la Sablière, la Maison de la Roche devenue aujourd’hui maison de retraite, etc…
Au 20e siècle, les agriculteurs traditionnels se sont modernisés et leur nombre s’est fortement réduit depuis 1950. Leurs enfants sont allés travailler à l’extérieur, dans les usines chimiques ou textiles de la région de Roussillo n, puis vers des emplois de services, en élargissant les déplacements vers la Drôme toute proche, Annonay, Vienne et surtout Lyon.
De nombreux habitants s’établissent aujourd’hui à Anjou, ayant eux aussi leurs activités parfois loin du village. L’Histoire et le visage d’Anjou s’écrivent sur une nouvelle page, d’une nature différente de celle des siècles précédents.
1) On consultera avec intérêt l’ouvrage « Anjou sous la révolution » publié en 1989 par l’association « Anjou a une histoire »